La délicatesse du homard : une belle surprise signée Laure Manel
J’avais mentionné ce livre sur ma liste de Noël : vœu exaucé, j’ai pu le retrouver sous mon sapin.
Très bien noté et couvert d’éloges, c’est avec curiosité que je me lance dans la lecture du roman de Laure Manel.
Et bien, je ne suis pas déçue !
La rencontre d’une plume…
Ce que j’ai quasiment tout de suite aimé dans La délicatesse du homard : la plume de Laure Manel.
C’est fluide, bien écrit. Un peu ce que l’on attend d’un écrivain, oui ; mais ce n’est pourtant pas toujours le cas.
Je la trouve particulièrement douée pour décrire les sentiments, les émotions, ainsi que la dualité qui animent ses protagonistes.
Le livre s’organise en « effet miroir ». Les points de vue d’Axelle et de François se répondent d’un chapitre à l’autre.
C’est à certains moments un peu redondant, mais loin d’être désagréable.
Disparaître…
Le récit débute au bord de l’océan, sur des rochers. Une jeune femme – Axelle – est là, elle semble sans vie.
Pourquoi est-elle ici ? Désire-t-elle en finir ? Ces questions fusent dans l’esprit de François, propriétaire d’un centre équestre, situé non loin du lieu de sa découverte. Peu importe, il doit faire quelque chose.
La femme est bien vivante, affaiblie, il la ramène chez lui.
Le personnage féminin principal est vraiment intéressant. En effet, on comprend rapidement qu’elle a tout plaqué du jour au lendemain afin de disparaître. Elle fait partie des 40 000 individus qui se volatilisent chaque année en France, sans laisser de traces. Evènement inquiétant et tragique pour des milliers de familles, elle est pourtant un droit pour les personnes majeures.
Dans cet ouvrage, l’auteure nous offre les pensées et opinions du disparu. On dévore chaque page, comme pour tirer un fil d’Ariane nous menant à la vérité.
Réparer les vivants…
Une colocation un peu singulière naît alors sous nos yeux.
François tente d’en apprendre un peu plus sur l’inconnue de la plage…en vain. Du moins, dans un premier temps.
Axelle n’est plus. Désormais, elle se fera appeler Elsa. Ce petit mensonge est déterminant dans son processus de reconstruction. Vous découvrirez l’importance et la puissance de ce choix en lisant ce roman.
Nous devenons spectateurs de leur complicité, et de cette toute nouvelle vie à deux. Elsa baisse les armes, confronte ses peurs, quitte sa zone de confort pour atteindre le bonheur.
François, quant à lui, renoue avec les joies de ne plus être seul. Cette inconnue le bouscule, l’attendri, pimente son existence.
Cette rencontre fortuite est une réelle bénédiction.
Chacun contribue au bien-être de l’autre. Ils se comprennent, se raisonnent, s’écoutent et se réparent. Ensemble.
La délicatesse du homard…
Ce mystérieux titre agit tel un appât sur le lecteur.
Est-ce une métaphore ? Si oui, que cache-t-elle ?
Parfois, on termine un livre sans vraiment en comprendre son intitulé, ici cela ne sera pas le cas. Vous aurez l’explication de ce dernier, et croyez-moi vous ne serez pas déçus !
Il fait sens. C’est une évidence. Il nous fait encore plus aimer l’histoire !
J’ai adoré m’évader en Bretagne, avec Elsa et François.
Les paysages, le centre équestre, l’océan…tout n’était qu’apaisement et sérénité.
Mention spéciale pour les dernières pages, aussi bouleversantes que poignantes. Les plus sensibles y laisseront quelques larmes.
Je suis vraiment tombée amoureuse du style de Laure Manel. Tellement, que je viens tout juste de commander un autre de ses romans. J’espère pouvoir vous en parler bientôt, avec autant d’éloges.
Fille cachée de Piper Halliwell, il m’arrive de regretter de ne pas avoir hérité de son premier don, pour assouvir mes addictions, qui se résument en quelques mots : le binge watching sur Netflix et autres plateformes de perdition sérielles, dévorer les derniers Hoover/Martin Lugand/Ledig, rattraper mon retard monstrueux dans la Bollywoodsphere et enfin écrire !
Dans mes textes vous retrouverez : un brin d’humour, un zeste de passion et beaucoup de curiosité ! Et mais, ne frôlerait-on pas un huitième du génie d’Astier ? (Okay. Un centième ?).