Ce que j’ai pensé du pilote de Toy Boy

Je vais vous casser le suspense tout de suite : je n’ai pas aimé. Pourquoi ? Installez-vous confortablement. 

Les grandes lignes 

Série espagnole produite par la chaîne Antena 3 en Espagne et diffusée en septembre 2019, Toy Boy est disponible sur Netflix France depuis février 2020.

Hugo, stripteaser, est mis en liberté conditionnelle après avoir passé sept ans en prison. Il était accusé d’avoir tué Philip Norman, le mari de son amante Macarena Medina. Ouais, elle s’appelle Macarena. J’ai eu la chanson dans la tête pendant tout l’épisode.

Une fois sorti de prison, Hugo se met en tête de prouver qu’il a été piégé et commence sa propre enquête avec son avocate Triana, et ses amis stripteasers. 

Vous sentez que ça va être compliqué ? Accrochez-vous, cet épisode dure 80 minutes, et avec le nombre de personnages en constante augmentation, on est vite perdu.

Les acteurs et leurs personnages

J’avoue un truc tout de suite : j’ai regardé cette série pour María Pedraza, jeune actrice espagnole qui joue dans La Casa de Papel et Élite, deux autres séries Netflix. Je l’ai adoré dans Élite donc j’étais curieuse de la voir dans un rôle d’adulte. 

María Pedraza joue le rôle de Triana : en tout début de carrière, la jeune avocate se bat pour impressionner sa boss et pour monter les échelons dans sa firme. Je me suis dit “Cool une femme badass qui va montrer qu’elle en veut”. Et… Peut-être ?

On ne va pas se mentir, le jeu d’acteur est vraiment bancal. De la part de tous. Je ne parle pas un mot d’espagnol, donc juger le jeu d’acteur est toujours plus compliqué. Mais si même pour moi c’est pas terrible, c’est que ça ne doit vraiment pas être digne d’un Oscar. Après, je considère que si un bon acteur est mal dirigé par le réalisateur, son jeu en pâti. Alors, mauvais acteurs ou mauvais réalisateurs ?

Un autre personnage qui m’intrigue, c’est Jairo, l’un des stripteasers. D’abord, on croit qu’il est sourd car il ne communique qu’en langage des signes. Mais personne d’autre ne signe avec lui. Ils lui parlent normalement. Donc il est seulement muet ? Oui, non ? Le pilote ne nous en dira pas plus. C’est bête, parce que ça aurait été une information importante à avoir.

Il y a beaucoup de personnages introduits dans ce premier épisode. Trop ? Sûrement. Entre Hugo et ses trois compères stripteasers, Triana et Carmen sa patronne, Macarena (hey Macarena ! – ok j’arrête) ses frères et son fils, la famille Rojas… Vous êtes perdus ? Moi aussi. 

L’intrigue (100% spoilers)

Ouverture sur une ville balnéaire. Fête de divorce, quatre stripteasers font le show. On rencontre Hugo et ses amis dans leur élément. Ils sont très bien foutus, attention vous bavez. Générique. Hein quoi déjà ? Ouais. Générique. 

Sept ans plus tard, Triana arrive à son bureau et reçoit le dossier d’Hugo. Ils ont un rendez-vous et nous découvrons pourquoi Hugo en est là. Les flashbacks sont longs et auraient pu être raccourci en revoyant le scénario. Par exemple, voir Macarena acheter un costume à Hugo, quel intérêt ? Juste parce qu’ils ont une discussion à propos de leur relation qui n’est pas romantique pour elle, mais qui l’est pour lui ? Pas besoin d’une scène entière pour ça, si ? Si. 

Triana réussit à faire sortir Hugo de prison en liberté conditionnelle. Que fait le bougre ? Il se lance dans une enquête pour prouver son innocence. Et alors là, préparez-vous à dix révélations à la secondes. Trop ? Trop.

Il va voir le médecin légiste auteur du compte-rendu en sa défaveur. Il lui fait du chantage et récupère l’original du document. Le lendemain, la police vient le voir pour l’interroger. Le médecin légiste est mort. D’un accident de voiture. ÉVIDEMMENT. Il retourne sur son bateau (ouais il habite un bateau) et là, Ivàn débarque en courant et commence à fouiller son bateau. Les flics y ont caché de la cocaïne et sont en chemin. Ils s’en débarrassent et la police repart bredouille. 

Ça fait beaucoup en moins de cinq minutes. Un excellent moment pour s’arrêter non ? Raté. Il reste trente minutes. 

Ça commence à être long

Le rythme de montage est lent, l’intrigue passe du 110km/h à l’arrêt total en deux secondes… Ça fait un mélange très étrange. De plus, la continuité des journées est très bizarre. Un coup il fait jour, un coup il fait nuit, et hop il fait de nouveau jour mais c’est le même jour. Mon âme de scripte s’est envolée par la fenêtre. 

On en était où ? Ah oui, la police est partie. Et qui arrive ? Triana. Elle vient parler avec Hugo ou plutôt flirter. Qui l’avait deviné dès la première seconde qu’ils allaient finir ensemble ? Mais pas tout de suite. Et surtout pas dès le premier épisode voyons, gardons un peu de suspense. 

Enchaînons. Attention, festival. À la suite, on a des scènes qui épaississent le mystère : présentation d’Andrea, le fils de Macarena qui ne va pas très bien depuis la mort de son père ; la soeur d’Iván et son mec, qui veut devenir stripteaser. Ce dernier montre d’ailleurs ce qu’il sait faire à Iván et Germán. Carmen, la patronne de Triana, regarde Hugo de façon étrange.

La fin, c’est pour quand ?

C’est fini ? Non. À 16 minutes de la fin, on apprend que le corps décapité et brûlé n’est pas celui de Philip, le mari de Macarena. DAM DAM DAAAAM. 

Je vais passer sur la conversation hyper étrange niveau dialogue entre Macarena et son frère Borja. Parce qu’à 11 minutes du générique de fin, Macarena va voir Hugo. ELLE VA VOIR HUGO ! Et là, incompréhension de ma part. Il accepte de discuter avec elle, sans témoin, il lui allume sa clope puis la confronte. Mec, confronte-la dès qu’elle entre dans le bar ! Énervée, Macarena s’en va.

Soudain, le montage est ralenti. Vous savez ce que ça veut dire ? Elle revient. ELLE REVIENT ! On enchaîne avec le montage alterné entre flashbacks des scènes de sexe entre eux au présent où il la baise contre le bar. Là, je me suis dit “Cette scène va apporter un truc, en fait il se souvient de tout, ou alors ça va lui déclencher un souvenir enfoui”… Non. 

Et ce n’est toujours pas fini ! On passe au lendemain, où il révèle son plan -débile- à Ivàn. Le soir, les stripteasers font leur routine, Hugo en observateur car il est seulement serveur. Mais il n’aime trop danser donc il monte sur scène. À ce moment-là, Triana entre dans le bar. ÉVIDEMMENT. Elle est déçue. Elle part. Il la poursuit. Ils parlent. Je m’endors. 

Et là, dernière scène. Entre la matriarche de la famille Rojas et Carmen la boss de Triana. Okay. Générique de fin. Enfin.

A-t-on besoin d’une conclusion ?

Ce qui m’a fait plaisir dans cette série, c’est l’importance qu’ils portent à bien clarifier une chose : être stripteaser n’est pas être prostitué. Être prostitué ne signifie pas être stripteaser. On peut aimer danser et se déshabiller devant un public. Le personnage principal passe son temps à faire cette clarification durant l’épisode, et ça j’ai bien aimé. 

En revanche, le jeu d’acteur, la réalisation, les décors, les dialogues, l’approche de l’intrigue… Ce n’est pas ma tasse de thé. Non, je ne regarderai pas les douze épisodes suivants.

Et vous, avez-vous succombé à Toy Boy ?