The One : une vision terrifiante de l’amour 2.0 ?

Il est impossible que vous soyez passés à côté de la bande annonce de The One, créée par Howard Overman (Misfits) et disponible sur Netflix.
Au premier abord, on songe à une télé-réalité de dating, pourtant non, il s’agit bien d’une série anglaise composée de 8 épisodes.

Elle est une adaptation de l’œuvre littéraire éponyme, traduite Âmes Sœurs en français, écrite par John Marrs.

Synopsis

Rebecca Webb est une généticienne à la tête de la puissante société The One, à l’origine de millions de rencontres amoureuses réalisées via des tests ADN. D’après elle, cela serait donc la génétique qui déterminerait notre compatibilité amoureuse, et donc notre match parfait. Ce constat scientifique semble porter ses fruits, pourtant l’humain s’avère être bien plus complexe et surprenant lorsqu’il s’agit d’amour.
Si les noirceurs du vivant sont exposées ici, celles de notre héroïne principale sont de loin les plus terrifiantes…

Le pouvoir avant tout…

Premier point fort de The One : son héroïne principale.
Rebecca Webb est une femme puissante, maline, ayant construit un empire grâce à sa personnalité et sa persuasion. Certes la découverte scientifique sur laquelle repose son entreprise ne dépend pas seulement d’elle, mais elle est celle qui a su la vendre et la présenter au monde entier.

Détestable au possible, notamment pour la cruauté dont elle fait preuve pour défendre ses intérêts ; on relève chez elle un certain women empowerment très intéressant.
Elle mène son monde à la baguette et n’hésite pas à se servir des mêmes armes que les hommes, pour se protéger et obtenir ce qu’elle veut. Fait qui lui est d’ailleurs reproché. Sous prétexte qu’elle est une femme, elle devrait faire preuve de plus d’humanité et de cœur…chose qu’elle réfute ouvertement. Elle revendique le droit d’user des mêmes atouts, sans distinction de genre et franchement : ça fait du bien !

Elle commande (des hommes essentiellement), manipule (les hommes aussi) et élimine (beaucoup d’hommes…sorry) tous ceux qui se mettent en travers de son chemin. Mais que cache-t-elle et protège-t-elle si farouchement ?

Un thriller prenant…

Lors des premières minutes de The One, des ossements sont trouvés dans la Tamise.
Très vite l’identité de la victime est dévoilée. Il s’agit de Ben Nasser, l’ancien colocataire et ami de Rebecca ; disparu il y a un peu plus d’un an et demi.
Qu’est-il arrivé au jeune homme ? Si dans un premier temps, la piste du suicide est privilégiée, il est une inspectrice qui ne croit pas un seul instant à cette hypothèse.

Kate Saunders va être l’épine dans le pied de Miss Webb, du début jusqu’à la fin. Elle ne la lâchera pas d’une semelle et percera à jour toutes les magouilles et tous les crimes de cette dernière.
Mais c’est oublier que sans preuve, il n’y a pas de coupable officiel. Et à ce jeu de dissimulation, notre héroïne machiavélique est un as !

Chantage, menaces, intimidations : tout est bon pour sauver l’honneur et conserver le pouvoir. Un jeu du chat et de la souris haletant et prenant !

Et l’amour dans tout ça ?

N’oublions pas le cœur de The One : l’amour. Le vrai, l’unique.
Plusieurs histoires amoureuses prennent vie sous nos yeux. Chacune traite une problématique spécifique.

Hannah et Mark forment un couple marié heureux. Pourtant, elle ne peut s’empêcher de songer constamment à ce test génétique. Pour elle ? Non. Vous n’y êtes pas du tout. Et vous verrez que sa curiosité la poussera – à ses dépends – à lâcher le loup dans la bergerie.

Kate, notre inspectrice, a elle aussi cédé aux chants des sirènes.
Si elle est surprise au départ par l’identité de son match, elle finit par en tomber follement amoureuse. Mais que sait-elle vraiment de son match ? Un malheureux accident remettra en question ses sentiments, mais aussi la fiabilité et les limites de The One.

Rebecca va elle aussi tomber dans son propre piège, car le sujet numéro un de toute cette entreprise : c’est elle.
Son âme sœur, elle l’a rencontré et elle fera tout pour le protéger. Enfin, tout ou presque ; car parfois entre l’amour et la trahison, il n’y a qu’un pas.

Et si ce véritable amour promis par The One, n’était qu’illusion ? Que marketing ? Pouvons-nous réellement nous laisser dicter nos sentiments par nos phéromones ?
Si l’idée semble plaisante en premier lieu, vous découvrirez que l’alchimie n’est pas forcément synonyme de magie.

Verdict ?

On se laisse cueillir volontiers par les différentes intrigues de la série. Certaines longueurs sont à noter et auraient pu être évitées, pourtant elles n’entravent en rien la qualité de ce thriller.
The One est rapide, efficace : elle se dévore d’une traite avec délectation.

Aucune signature pour une saison 2 pour le moment. Croisons les doigts pour que Netflix prolonge l’expérience !