Sombre Désir, Saison 1 : une torride déception
Vous commencez à connaître ma passion pour les séries espagnoles…et bien figurez-vous que récemment, on a changé de continent ! Embarquement immédiat pour Mexico, pour découvrir Oscuro Deseo : une production signée Leticia Lopez-Margalli.
L’histoire est simple : Alma Solares, une avocate et professeur en droits, succombe au charme d’un jeune homme (Dario) lors d’une soirée arrosée. C’était sans savoir que cette aventure d’une nuit, viendrait perturber son quotidien de femme, d’épouse et mère de famille.
En parallèle, sa meilleure amie – Brenda – est retrouvée morte chez elle…une enquête pour déterminer les raisons de sa disparition s’engage, révélant de nombreux secrets et les noirceurs de son entourage.
Des débuts prometteurs…
Là où certaines productions traînent en longueur pour présenter ses personnages et ses intrigues, il n’en est rien pour Sombre Désir.
Le casting se déploie assez rapidement sur nos écrans. Les liens entre les personnages sont explicitement montrés, sans fioritures.
Les arcs narratifs principaux émergent dès les deux premiers épisodes : on a du drama, de la romance charnelle, une enquête policière, bref ! Un combo qui – d’habitude – sent plutôt bon ! Mais là en fait, non…
Alma : vraie avocate féministe ou illusionniste ?
Notre héroïne principale s’est spécialisée dans les féminicides. Elle dédie d’ailleurs ses conférences à ces crimes complexes.
L’idée de base me plaît beaucoup. C’est important de mettre en lumière l’ampleur de ce fléau dans notre société, ses mécanismes, ses conséquences.
Malheureusement, ces instants informatifs – réellement digne d’intérêt – n’ont qu’une place infime dans la série. Ils sont d’ailleurs grandement perturbés par la tension sexuelle entre Dario et Alma…dommage.
Fait extrêmement surprenant et incohérent : lorsque Brenda est retrouvée morte chez elle et que le suicide est évoqué ; Alma ne se pose aucune question. Elle valide l’idée sans même tenter d’investiguer ou de comprendre ce qu’il s’est passé. Curieux pour une avocate, non ?
Durant ses cours, on la voit défendre avec hargne toutes ces femmes victimes de violences, d’abus, d’agressions, de meurtres ; mais lorsqu’il s’agit de son amie d’enfance : rien ! Je dois admettre avoir du mal à comprendre…
Au final, malgré quelques percées féministes intéressantes (je pense notamment à la non culpabilité d’être une femme, avant d’être une épouse et mère), notre héroïne principale ne semble pas vraiment maître de sa vie, de ses choix. Elle paraît guidée par des pulsions, des désirs, une pression sociale…atténuant le women empowerment qu’elle revendique…
La primauté du charnel…
Ne nous mentons pas, en regardant Sombre Désir on s’attend à voir régulièrement des scènes érotiques à l’écran ; et tant mieux !
Mais, cette quête de romantisme charnel ne tient pas seulement au simple voyeurisme. Non, vraiment pas !
On s’attend à vibrer, ressentir des sensations/des émotions, fantasmer…ici, la première scène érotique liant Dario à Alma passée, on visionne ces passages sans intérêt aucun.
Les scènes sensuelles deviennent récurrentes, ennuyantes, dépourvues de désir(s) justement. C’est brutal, mécanique, régi par des pulsions ; cela fait partie de la sexualité oui, mais la concevoir strictement de cette manière devient problématique.
Elle s’impose à l’écran, éclipsant ainsi des arcs narratifs importants dans l’élucidation du potentiel meurtre de Brenda.
Déterrer les démons du passé…
Alors là, je crois qu’il s’agit du paramètre le plus incompréhensible de cette saison…
En parallèle de l’enquête concernant notre Brenda nationale, est déterrée une sombre affaire de meurtre sur mineure, vieille de dix ans. Enfin un élément intéressant et captivant à se mettre sous la dent !
On nous expose les faits brièvement, on comprend que le mari d’Alma – procureur reconnu – a eu un rôle douteux dans le classement de cette dernière et puis…Et puis c’est tout en fait.
Cette histoire est tirée en longueur. Du suspense est créé autour d’elle, mais sans réel sens ni but précis.
On s’obstine à comprendre l’impact de ce drame dans la narration présente…En vain. Notre patience ne sera pas récompensée.
Une saison 2 signée ?
Rien d’officiel pour le moment, mais le cliffhanger final ne laisse pas vraiment de doute quant à une suite.
A priori, cette saison se déploierait potentiellement sur deux pays : le Mexique et les Etats-Unis.
Les dernières minutes nous laissent entrevoir une série plus sombre, avec une nouvelle dynamique surprenante.
Espérons que ces images nous ayant mis l’eau à la bouche, viennent rassasier une soif non comblée jusqu’ici.
Fille cachée de Piper Halliwell, il m’arrive de regretter de ne pas avoir hérité de son premier don, pour assouvir mes addictions, qui se résument en quelques mots : le binge watching sur Netflix et autres plateformes de perdition sérielles, dévorer les derniers Hoover/Martin Lugand/Ledig, rattraper mon retard monstrueux dans la Bollywoodsphere et enfin écrire !
Dans mes textes vous retrouverez : un brin d’humour, un zeste de passion et beaucoup de curiosité ! Et mais, ne frôlerait-on pas un huitième du génie d’Astier ? (Okay. Un centième ?).