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Avoir 30 ans

L’âge n’a jamais été une question préoccupante. Jamais.
Pourtant, à la veille de mon trentième anniversaire, force est de constater qu’inconsciemment ce cap me taraude. Pas de manière maladive, mais bien plus que je ne l’avais imaginé jusqu’ici.

Trente ans, c’est à la fois la fin des galères financières (quoi que), mais aussi un peu la fin de l’insouciance. Des responsabilités toujours plus grandes ; et en même temps une liberté plus accrue. Paradoxal, non ?

Alors, ces dernières semaines, je me suis demandée pourquoi cet anniversaire précisément générait autant de questionnements et une introspection aussi poussée…

L’épreuve du miroir…

Adolescente, je me souviens avoir été capable de passer plusieurs minutes devant un miroir sans jamais vraiment me voir. Mon regard sur moi-même n’était que furtif, tant le reflet qu’il me renvoyait me révulsait. Je ne pense pas vous faire découvrir ce sentiment, car au fond je suis intimement persuadée que nous sommes toutes et tous passés par cette phase où les complexes vous pourrissent tellement la vie ; que vous n’êtes plus en capacité de voir « le beau » chez vous.

Et bien je dois dire que toute la décennie me menant à la trentaine a été des plus salvatrices sur la question. Par quel miracle ? Je ne saurais pas vraiment l’expliquer. Je crois que j’ai tout simplement décider de me foutre un peu la paix. Est-ce que cela signifie que tout est réglé pour autant ? Non. Mais j’ai enfin fini par comprendre que ce que je voyais moi, n’était pas forcément ce que les autres voyaient de moi. Notre pire ennemi, c’est nous.
Ecoutez – et surtout croyez – vos êtres aimants et bienveillants lorsqu’ils vous complimentent ; car c’est souvent leurs paroles qui se rapprochent le plus de la vérité.

Prenez soin de vous, chouchoutez-vous. Le déclic peut prendre du temps, même sur les choses les plus simples, mais vous êtes l’unique personne à pouvoir tenir ce rôle concernant votre enveloppe corporelle.
Ne laissez personne vous diminuer, vous rabaisser, vous juger ; et gardez à l’esprit que généralement la méchanceté n’est qu’un bas moyen de libérer sa frustration et son mal-être.

Attentes vs Réalité…

Après mûre réflexion, je pense que ce premier bilan de vie résulte d’idéaux sociaux insufflés depuis la plus tendre enfance non pas par mes proches, mais par la société elle-même.

Il y a cette espèce de schéma dominant oppressant : carrière, mariage, enfant(s) et tout cela avant 30 ans ! Ou du moins, vous devez vous arranger pour que chaque chantier soit bien engagé à l’arrivée de cette nouvelle décennie.

Or c’est oublier que la vie est loin d’être un long fleuve tranquille. Elle est faite d’imprévus, d’obstacles, de faits complètement indépendants de notre volonté ; et donc oui il est fort probable que toutes les attentes mentionnées plus haut ne soient pas réalité.

Ici réside probablement ma principale frustration. Je ne suis pas là où je l’avais imaginé plus jeune. Dois-je donc me considérer comme étant en échec ? En échec de ne pas avoir encore réalisé mes rêves ? Il y a quelques années, je vous aurais probablement répondu que « Oui ». Aujourd’hui, je vois les choses différemment. Je me dis que j’ai toujours su rebondir et me relever de situations difficiles. J’ai toujours su tirer profit de chaque expérience vécue, tout comme j’ai su retenir les leçons inculquées par ces dernières.

Je ne suis peut-être pas à la place souhaitée, mais je suis à MA place. En harmonie avec mes envies, mes désirs, mes besoins et mes valeurs.

L’importance du cercle proche…

Le plus important réside en fait dans votre entourage proche. Ils participent grandement à votre bonheur et à votre estime de vous-même.
J’ai personnellement l’immense chance d’être entourée de personnes profondément gentilles, bienveillantes, viscéralement altruistes et optimistes.

Au fil des ans, j’ai pris conscience que leur amour, leur amitié, leur présence me permettaient de garder un certain équilibre et une paix intérieure. Certes il y a des hauts et des bas ; mais rien qui ne provoquent une cassure définitive.
J’ai toujours préféré la qualité à la quantité. Par amour on fait des compromis, on s’assouplit, oui ; mais grâce à leur amour aussi j’ai pu rester moi-même. Avec mes failures, mes défauts, mes convictions et valeurs.

Si s’aimer soi-même est probablement la clé d’une existence, je ne pourrai vivre sans toutes ces personnes qui font de moi un être meilleur.
Ils me font réfléchir, grandir ou sont encore des modèles. Ils m’enrichissent et forgent l’être en devenir que je suis.

Avec eux, c’est sans pression, sans attentes. Seulement le bonheur d’être ensemble et d’alimenter notre boîte à souvenirs commune.


Initier cette rétrospective m’a finalement conforté dans l’idée qu’avec le temps, on se bonifie franchement.
Tant de personnes n’ont pas eu la chance de se voir vieillir…et je crois qu’en pensant ainsi, on a un peu tout dit.

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