Une Famille à Louer
Paul André (Benoît Poelvoorde), un austère quarantenaire, est rongé par la solitude qui le plonge dans une profonde dépression. Carrière à succès, fortune et villa acquises : l’homme semble tout avoir pour être heureux. Pourtant, il lui manque l’essentiel : une famille ! Un reportage à la télévision va lui insuffler une idée folle : en louer une !
C’est là qu’intervient Violette (Virginie Efira) – et ses enfants – issue d’un milieu plus modeste, et fraîchement acquittée dans l’agression d’un vigile de supermarché. En effet, cette dernière a été prise la main dans le sac, en train de voler des articles alimentaires pour subvenir aux besoins de sa famille. Son histoire fait la une des journaux, c’est ainsi qu’elle est repérée par notre riche homme.
Au départ réticente envers la proposition tordue de Paul André, la jolie blonde finit par céder et accueille l’homme dans sa petite maison faite de bric-à-brac. Ils endossent alors le rôle de couple modèle, follement amoureux.
UNE INVERSION DES PROFILS INTÉRESSANTE
Ce qui est plaisant dans Une Famille à Louer, c’est de retrouver des personnages principaux avec des personnalités diamétralement opposées, à ce que l’on connaît d’eux habituellement.
Nous sommes confrontés à un Benoît Poelvoorde introverti, calme ; ainsi qu’une Virginie Efira moins femme fatale mais plus délurée. C’est comme si les rôles étaient inversés. Perturbant en premier lieu, on finit par apprécier la découverte d’un nouvel aspect de leurs jeux.
Les deux comédiens sont crédibles. Sur ce plan-là, c’est plutôt une réussite.
DES ARCS NARRATIFS PERTINENTS MAIS SUPERFICIELS
Le scénario engage des trames narratives dignes d’intérêt, mais n’en fait rien. C’est ici que réside probablement ma plus grosse déception.
Dès le début, on comprend que Paul André cache une enfance malheureuse, avec une mère relativement castratrice et désintéressée par son rôle ; mais on ne saura jamais précisément les raisons de ce désamour. Quand on aime les psychologies un brin torturées et complexes, on ne peut qu’être frustrés.
Idem pour le passé de Violette, dont on ne sait strictement rien. On devine qu’elle est tombée sur des hommes peu fiables, qui se sont souvent servis d’elle ou l’ont abandonnée ; mais pas plus. Dommage…
UNE ROMANCE TERNE
Si leur rencontre revêt en premier lieu les traits d’une supercherie, vous vous doutez bien qu’au final nos protagonistes vont se prendre à leur propre jeu. L’affirmation de leurs sentiments réciproques tarde à émerger. La déclaration d’amour faite en fin de film est « mignonne » mais on ne vibre pas. La romance en elle-même est un peu fade. Je suis restée sur ma faim.
On passe un moment agréable devant Une Famille à Louer. C’est typiquement le genre de films que je vous conseille de regarder un dimanche d’automne ou d’hiver, une fois que vous avez fini de dévorer vos séries préférées.
Le film est disponible sur Netflix.
Fille cachée de Piper Halliwell, il m’arrive de regretter de ne pas avoir hérité de son premier don, pour assouvir mes addictions, qui se résument en quelques mots : le binge watching sur Netflix et autres plateformes de perdition sérielles, dévorer les derniers Hoover/Martin Lugand/Ledig, rattraper mon retard monstrueux dans la Bollywoodsphere et enfin écrire !
Dans mes textes vous retrouverez : un brin d’humour, un zeste de passion et beaucoup de curiosité ! Et mais, ne frôlerait-on pas un huitième du génie d’Astier ? (Okay. Un centième ?).