Reconversion, Marché du travail : une réalité qui claque ! Partie 1
Après le franc succès des articles dédiés au droit de se « tromper » dans le choix de sa carrière professionnelle, il me semblait important de faire un focus sur la reconversion et la reprise d’études à l’âge adulte.
Dans ce dossier scindé en deux parties, vous trouverez le récit du parcours de réorientation de David ; ainsi que des conseils précieux si vous aussi vous vous engagez dans un processus de changement professionnel majeur.
Jaïne&Co : Raconte nous ton parcours scolaire/universitaire….
David : Au départ, j’ai un parcours beaucoup plus lié aux Arts Plastiques qu’au design. J’étais en Option Arts Plastiques en Seconde, puis j’ai décidé de choisir cette matière en tant que Spécialité et Option lors de mes Première et Terminale Littéraires.
Après avoir obtenu mon Baccalauréat, mon objectif était d’entrer aux Beaux-Arts de Paris. Je me suis donc dirigé en Classe Préparatoire aux concours d’entrée en Écoles d’Arts et de Design.
Je me suis vite rendu compte que la manière d’enseigner ne me convenait absolument pas. J’ai donc arrêté la Prépa en cours de route pour réfléchir à un plan B. J’ai tout de même passé le concours des Beaux-Arts de Paris où j’ai été accepté. Mais beaucoup de questions commençaient à me trotter dans la tête : “ Vais-je m’épanouir sachant que je n’ai pas apprécié la classe préparatoire ? ”, “ Aurai-je un métier convenable ? ”, “ Est-ce que cette voie est vraiment faite pour moi ? ”
Puis, je me suis finalement orienté vers une Mise à Niveau en Arts Appliqués (MANAA) car il s’agissait du choix le plus judicieux pour l’insertion professionnelle, puisque des alternances dès le BTS sont possibles mais surtout pour allier Arts et Design. J’ai par la suite été accepté en BTS Design Graphique Option Communication et Médias Numériques en alternance. Toutefois, mon alternance qui était ma première vraie expérience professionnelle s’est très mal passée et j’ai dû arrêter prématurément mes études. Je me suis mis à travailler un peu partout que ce soit en tant qu’agent courrier, vendeur boutique et dernièrement en tant que gestionnaire santé expatriés.
Toutes ces expériences professionnelles m’ont énormément enrichi: j’ai pu m’affirmer, me sentir plus à l’aise dans le monde du travail, avoir des responsabilités, j’ai su m’adapter rapidement à différentes situations et à différentes manières de travailler. Tous ces postes ont un point commun: aucun d’entre eux n’a de lien avec le graphisme, l’art, la créativité. Je voulais m’éloigner le plus possible de ce domaine et éteindre petit à petit cette flamme en moi.
Jaïne&Co : Quel a été le déclic pour reprendre tes études, alors que tu étais inséré dans la vie professionnelle ?
David : Comme la plupart des personnes qui pensent à la reconversion dernièrement, le déclic s’est fait lors du premier confinement lié au Covid. J’ai eu la “chance” de faire partie des personnes qui étaient en arrêt d’activité total étant donné que mon employeur de l’époque n’avait pas de parc informatique. J’ai pu prendre vraiment du temps pour moi et me questionner sur ma situation.
En effet, mes vies personnelle et professionnelle étaient stables mais quelque chose n’allait pas. Je savais que j’avais un emploi plutôt confortable: proche de chez moi, un salaire correct, des horaires de bureau classiques, mais ce n’était pas moi. Je ne voulais pas être gestionnaire toute ma vie, avoir affaire à des gens qui ne font que se plaindre par mail et par téléphone de 8h30 à 17h, ou encore de répéter tous les jours la même chose machinalement. J’avais besoin de faire quelque chose de mes propres mains, quelque chose qui ait du sens pour moi, et surtout de pouvoir être stimulé intellectuellement.
Durant le confinement, j’ai pu lire tous les livres qui m’attendaient depuis un moment, rattraper les séries que j’avais mis de côté mais surtout reprendre le dessin et le graphisme. Je me suis amusé à créer des projets fictifs pour reprendre la main sur les logiciels, à créer des affiches, des illustrations digitales, mais j’ai aussi réalisé le logo pour des amis qui lançaient leur commerce en pleine pandémie et c’est là que j’ai réalisé qu’il fallait absolument que je reprenne mes études – dans ce milieu qui m’a toujours plu – et validé le diplôme que je n’ai pas pu valider à l’époque.
Jaïne&Co : Selon toi, avant d’entamer une reprise d’études, quelles questions devons-nous nous poser et quelles démarches sont à faire ?
David : Avant tout, il faut faire un gros travail d’introspection. Être sûr-e de soi, c’est la clé pour la suite du processus, qui est très long. En effet, la reprise d’études ne se fait pas sur un coup de tête. Il faut absolument se renseigner et malheureusement, dans le milieu professionnel, on ne parle quasiment pas des dispositifs possibles.
Mes recherches à ce sujet ont commencé vers avril 2020. Le premier réflexe que j’ai eu cela a été de regarder combien j’avais accumulé en droits et quelles étaient les formations liées au design graphique sur www.moncompteformation.gouv.fr .
Certaines d’entre elles étaient proposées par des écoles connues ou d’autres centres avec une durée totalement irréalistes (7h, 35h, ou encore 150h) et des coûts de financement dépassant les milliers d’euros. Je me suis dit qu’il y avait un gros problème sur la plateforme. On ne devient pas graphiste en une journée ou en un mois. S’il y a ce type de bêtises dans le domaine du graphisme, il en existe certainement dans d’autres milieux. Faites donc un maximum de recherches sur les centres de formations, si une certification ou un diplôme vous est délivré en fin de cursus, s’ il ne s’agit pas d’une certification inutile ou s’il s’agit vraiment d’un gros plus pour booster votre CV, regardez les avis, etc.
Par la suite, j’ai pris rendez-vous avec un Conseiller en Évolution Professionnelle (CEP) sur www.infocep.fr. C’est un passage obligé pour toute personne qui souhaite échanger sur son envie de changer de carrière. Il s’agit d’un service gratuit et la personne qui vous suit vous donne énormément d’informations, ou encore des liens sur les dispositifs sur www.service-public.fr . Pour mon cas, j’avais à l’époque 23 ans et j’étais en CDI ; je ne savais pas qu’il existait des dispositifs comme la Pro A (Reconversion ou promotion par alternance) ou encore le PTP (Projet de Transition Professionnel). Je m’imaginais tout de suite le pire: trouver une alternance, suivre des cours en cursus classique avec des gens plus jeunes que moi, gagner beaucoup moins que ce que je gagnais ou encore ne plus pouvoir payer mon loyer.
Il y a plusieurs dispositifs et chacun s’adapte à votre situation: que vous soyez en CDD, CDI, au chômage, en poste ou démissionnaire. Il ne faut donc pas hésiter à prendre rendez-vous avec un CEP afin d’obtenir toutes les informations sur les aides disponibles.
Au départ, je me suis dirigé vers la Pro A, cependant je me suis vite aperçu que ce dispositif n’allait pas me convenir car malgré le fait d’être en alternance et d’avoir une expérience dans le domaine, le salaire d’alternant ne pouvait me permettre de payer mon loyer et vivre décemment. De plus, malgré le fait d’avoir 24 ans et d’être jeune pour penser à la reconversion, l’idée de me retrouver avec des personnes encore plus jeunes que moi ne me plaisait pas trop. En effet, j’ai dû apprendre à m’adapter rapidement à la vie d’adulte après la fin prématurée de mes études: j’ai quitté le cocon familial assez tôt, je me suis suis mis à travailler et évoluer professionnellement , j’ai pu louer mes premiers appartements, donc je savais pertinemment qu’il y allait avoir un « gap » entre les étudiants qui sont encore chez leurs parents, qui n’ont pas encore découvert la vraie vie d’adulte et moi. Il y a aussi le point de vue de l’employeur qui rentre en jeu car j’étais dans une PME à l’époque et je savais que les chances que celui-ci accepte mon projet était minime.
J’avais passé des entretiens avec des écoles et des entreprises après le déconfinement, mais étant donné que la rentrée se faisait entre septembre/octobre et que la demande de reconversion doit se faire plusieurs mois avant le début de la formation, je me suis décidé à reporter le projet pour me préparer au mieux. Après en avoir discuté avec mon CEP, je lui ai expliqué que je ne pouvais pas gagner cette course contre la montre et que ce dispositif n’était peut être pas adapté pour moi. Il m’a donc dirigé vers le PTP (Projet de Transition Professionnel) qui, à la différence de la Pro A, me correspondait plus. La formation pouvait être prise en charge intégralement par Transition Pro, je pouvais rester dans les effectifs d’une entreprise, toucher le même salaire sans perte pendant mon temps de formation et avoir la sécurité de l’emploi en pouvant revenir dans la boîte après. Toutefois, il faut avoir travaillé une année dans la boîte avant d’effectuer une demande de reconversion par ce dispositif.
C’est donc là que commence mon long processus de reconversion, mais ma détermination ne m’a pas lâché. En octobre 2020, je démissionne de cette PME pour un CDI dans un grand groupe d’assurances. Au bout d’un an d’ancienneté, j’exprime mon souhait de me reconvertir lors de mon entretien annuel vers la fin de l’année 2021 et je reprends rendez-vous avec mon CEP dès janvier 2022. En un an, j’ai pu avoir le temps de regarder quelle formation je voulais faire, dans quel établissement, si je me voyais retourner sur les bancs de l’école ou si j’allais suivre une formation en ligne. J’ai opté pour la formation de Concepteur graphique (Bac+2) en reconversion d’un an intensif en Design Graphique en présentiel, à l’école MJM Design Graphic à Paris car elle correspondait à mes attentes. Etant donné que j’en avais déjà parlé avec mon CEP, je savais comment se déroulait le processus de la demande de PTP: je devais m’inscrire auprès de Transition Pro (www.transitionspro.fr), faire ma lettre de motivation pour expliquer le caractère sérieux de ma demande de reconversion, faire des recherches sur l’employabilité après l’obtention du diplôme que je visais, en joignant des preuves solides (offres d’emploi, des enquêtes métier de personnes qui exercent le domaine souhaité, etc). Le dossier doit être béton pour pouvoir avoir un avis favorable par la Commission.
Jaïne&Co : Avais-tu des appréhensions avant d’intégrer ta formation ?
David : Énormément ! Déjà, tout le processus est extrêmement stressant, une montagne russe d’émotions. C’est un gros travail à fournir mais heureusement des points sont faits régulièrement avec la CEP qui vous suit et vous aiguille dans le processus. Il est d’ailleurs indispensable car il doit délivrer une attestation de suivi pour la demande de reconversion.
Ensuite, il y a l’étape de l’employeur. Ma formation commençait en septembre 2022, j’ai donc pu faire la demande auprès de mon employeur 4 mois avant celle-ci, en mai. Il faut envoyer une lettre recommandée, l’employeur a 30 jours pour donner sa décision qu’elle soit négative ou positive. Toutefois, il faut déjà avoir commencé à monter son dossier avant même que l’employeur donne son verdict et qu’un gros doute s’installe, car on ne sait pas si on fait cela pour rien ou pas. Après réception de mon courrier, j’ai eu un entretien avec les RH qui ont accepté ma demande car une création poste de graphiste étant en réflexion au sein de la boîte.
Une première victoire, mais il reste la plus grosse partie: la demande complète à envoyer auprès de la Commission, qui doit se faire dans les 3 mois avant le début de la formation. C’est pour cela qu’il faut être efficace et avoir une grosse partie des pièces avant le processus. La dernière ligne droite est éprouvante car c’est une véritable partie de ping-pong de paperasse administrative; qui se joue entre le CEP pour obtenir l’attestation de suivi, l’école qui remplit les documents avec les heures et le coût de la formation, la motivation du demandeur mais également l’employeur qui doit remplir les papiers de l’établissement scolaire afin d’indiquer la rémunération, si des jours de congés sont à poser si l’école est fermé pendant les vacances et jours fériés. Etant donné que ces documents ne sont pas de votre ressort, il est difficile de rester patient donc vous relancez sans cesse les personnes concernées afin de ne pas être en retard dans la demande. En effet, Transition Pro ne tolère aucun retard dans la transmission de la demande, sous peine de se faire refuser automatiquement sa demande et donc de réduire à néant tout le travail que vous avez réalisé pour celle-ci. Après les dernières vérifications avec mon CEP de l’intégralité du dossier, j’envoie celui-ci auprès de Transition Pro. On ressent du soulagement parce qu’on envoie enfin tous les documents sur lesquels on a travaillé depuis des mois, mais également de la crainte parce que tout va se jouer sur la décision de l’étude de votre dossier par la Commission . J’ai déposé mon dossier en juillet et c’est à la mi-août que j’ai reçu la notification de décision favorable avec une prise en charge complète de ma formation et un maintien à 100% de mon salaire (le pourcentage varie selon votre salaire). J’ai eu de la chance car la Commission peut refuser votre demande, dans ce cas, vous avez une possibilité de recours dans les 2 mois et vous devrez reprendre rendez-vous avec votre CEP pour étoffer votre dossier avec d’autres documents. Le stress peut vite vous gagner mais si cela vous arrive, il ne faudra rien lâcher avant la ré-étude de votre demande.
Autre que le côté administratif, il y a l’appréhension de revenir sur les bancs de l’école. Je me posais plein de questions : “ Est-ce que je vais être en décalage avec les autres élèves? ”, “ Est-ce que je vais réussir à reprendre un rythme avec des devoirs à faire à la maison ? ”, “ Est-ce que je vais obtenir le diplôme ? ”, “ Vais-je trouver un emploi par la suite ? ”. Heureusement, lors de mes entretiens avec la MJM, j’ai eu la confirmation qu’il y avait une classe dédiée aux personnes en reconversion donc je savais que j’allais être avec des personnes plus âgées venant de milieux professionnels complètement différents. Mais là encore, tout dépend de votre choix de formation, d’établissement.
Il y a eu énormément de questions par rapport à ma vie personnelle. L’aspect financier était une des mes craintes car je venais d’être propriétaire de ma résidence principale et je me demandais comment j’allais réussir à rembourser mon crédit si Transition Pro ne prenait pas l’intégralité de ma formation (qui s’élevait tout de même à 15 000 euros) ? Et si ma demande était refusée, aurai-je les moyens de payer la formation si je passais par un statut démissionnaire ? Finalement, après la validation de ma demande, je me sentais beaucoup plus léger sur ces points. Mais ma plus grosse crainte concernait ma vie de couple et mon entourage. “ Comment j’allais gérer ma situation amoureuse en sachant pertinemment que mes soirées et mes week-ends allaient être dédiés à mes devoirs ? ” “ Aurai-je le temps de voir mes amis et ma famille ? ” “ Est-ce que ce décalage avec ma vie d’avant aura un gros impact sur mon entourage ? ”. J’ai eu de la chance d’avoir un partenaire compréhensif et qui m’a soutenu dans ce projet. On a dû cependant mettre nos projets de voyages de côté. De même pour mes amis et ma famille. Même si cela a été difficile durant cette année de reconversion et que je n’ai pas eu énormément de temps pour les voir aussi régulièrement que d’habitude.
J’ai eu parfois des gros moments de doute au niveau de ma relation car je me disais parfois que j’aurai préféré être célibataire à ce moment là, car je restais souvent après les cours jusqu’à la fermeture de l’école à 21h pour travailler sur mes rendus plutôt que de perdre du temps dans les transports. Je me sentais mal vis à vis de lui car je savais qu’on n’allait plus sortir comme avant que ce soit les soirs ou les week-ends, mais au final on a réussi à gérer cela et il a vraiment été un gros soutien dans ce changement. Il a fallu tout de même quelques mois pour s’adapter à tout cela et trouver son équilibre entre les études et sa vie personnelle.
Jaïne&Co : Que t’a apporté ce cursus ?
David : Pour être honnête, la formation ne m’a pas vraiment apporté grand chose en soi. Étant donné que j’ai été baigné durant toute ma scolarité au jargon artistique et au processus de création, j’ai eu plus l’impression d’avoir une piqûre de rappel, même si j’ai vu une évolution graphique lorsque je compare mes projets actuels à ceux d’il y a quelques années. Cela fait tout de même du bien de redécouvrir le milieu artistique après 5 ans d’expérience professionnelle, qui n’avaient rien à voir avec le graphisme et surtout de se sentir stimuler. C’est comme le vélo, même si on en a pas fait depuis un moment, on reprend vite la main. Toutefois, j’ai tout de même appris de nouvelles compétences que je n’avais pas lors de ma scolarité comme le motion design, la 3D, l’UX/UI design et le webdesign mais ces matières ne m’ont pas vraiment plu étant donné que je fais partie des gens qui sont plus attirés par le print. Mais si je devais donner un avis comme une personne n’ayant jamais suivi une formation artistique auparavant, cela reste une très bonne formation complète qui nous permet d’être le plus polyvalent possible dans le graphisme, même si celle-ci est très intensive.
Contrairement à des études dans d’autres domaines où des “vérités absolues” sont enseignées, le domaine artistique est beaucoup plus complexe. Lorsqu’on dit à une personne qui n’est pas dans le milieu qu’on fait des études d’arts, généralement on nous dit : “Oh, tu fais du dessin, du coloriage ?” mais pas du tout, c’est beaucoup plus poussé que ça. La formation dure 10 mois pour l’équivalent du Bachelor Design Graphique qui dure normalement 3 ans. Cela peut faire peur à certaines personnes et honnêtement même moi qui ai fait une MANAA, qui est une formation d’un an et qui reprend le parcours de la filière STD2A (Sciences et Technologies des Arts Appliqués) en 2 ans, j’ai trouvé ça tout de même très dur. Pour les personnes qui souhaitent intégrer ce type de cursus, le conseil que je donnerais est d’être hyper curieux graphiquement, d’aiguiser son œil, et d’être à l’aise avec l’informatique. Ce dernier point est sans doute le plus important car la formation nous enseigne des compétences pour devenir graphiste et non pour devenir un artiste. Beaucoup de gens se disent que le graphisme c’est faire du dessin, peindre etc ; mais croyez-moi ce n’est pas le cas. On ne devient pas un artiste plasticien dans le sens où on ne va pas créer une œuvre subjective, personnelle, qui suscite une émotion avec un médium de notre choix. Le graphiste est là pour retranscrire graphiquement une idée qui va être communiquée pour un public spécifique avec un support spécifique. La nuance est là, le graphiste a un cahier de charges que l’artiste n’a pas. Donc si vous souhaitez faire du design graphique en pensant que vous allez apprendre à dessiner ou faire des mangas, changez de voie car ce
n’est absolument pas ça ! Que ce soit en MANAA ou lors de ma reconversion à la MJM, plusieurs personnes ont arrêté la formation car ils avaient cette vision là alors qu’il s’agit du milieu des Arts Appliqués et non des Arts Plastiques ou parce qu’ils n’étaient pas du tout à l’aise avec l’informatique.
La formation dispose d’un programme très riche. Il y a les cours classiques pour apprendre les logiciels de la Suite Adobe : Photoshop pour le photomontage, Illustrator pour le dessin vectoriel, Indesign pour la mise en page, et After Effects pour la vidéo et le motion. Ensuite, il y a des cours plus spécifiques comme la Direction Artistique, la Typographie, l’UX/UI Design sur Figma, le Webdesign, la 3D sur Cinema 4D ou encore le Digital Painting. Enfin, certaines semaines sont consacrées à des workshops de quelques jours pour découvrir d’autres compétences comme le Sound Design, le Storyboard, le No Code, le SEO, etc mais je trouve que ces semaines de workshops sont inutiles car même si à l’avenir, il peut nous arriver de travailler avec un sound designer par exemple ce ne sont pas des compétences que l’on va forcément utiliser et puis en 10 mois, cela peut paraître long alors que c’est extrêmement rapide et on n’a pas vraiment le temps pour ce type de cours surtout que la plupart était placé lors de notre projet final. Car oui, pour valider notre diplôme, nous avons un projet final à mener pendant 1 mois et demi/2 mois, à partir d’un brief avec des livrables spécifiques qui va regrouper toutes les compétences acquises et qui sera présenté devant un jury. Pour ma part le sujet de jury était de créer une marque de glace en pot éco-responsable qui répond aux attentes des consommateurs soucieux de leur impact environnemental et de leur santé. Un projet à vision 360° car nous devons décider de la direction artistique, notre positionnement en tant que marque, notre cible, etc. C’est à nous de trouver un concept qui répond à la problématique, créer la charte graphique complète de la marque, le logo, la papeterie, les supports de communication prints, les packagings des produits, les affiches, le site web, l’application, les visuels à destination des réseaux sociaux (posts, stories, etc). Un projet colossal à réaliser et à présenter mais très enrichissant. Si vous souhaitez voir le genre de livrables à fournir pour ce type de projet, vous pouvez en voir certains sur mon portfolio : https://davidhuot.myportfolio.com/ .
Au niveau des professeurs, il s’agit de vrais professionnels issus du milieu et la pédagogie est vraiment excellente. Je pense notamment à mon professeur de Photoshop, Illustrator et After Effects, Frédéric, un motion designer hyper calé et qui explique vraiment bien surtout pour des personnes qui n’ont jamais ouvert les logiciels de leur vie. Sonia, ma professeure de Direction Artistique ultra cash dans ces retours et qui va nous pousser dans nos choix artistiques de nos projets, ou encore Stéphane, notre professeur de Typographie, une vraie mine d’or avec toujours plein de conseils liés à la typo et j’en passe. Les seuls cours que je n’ai pas du tout apprécié sont le Webdesign et la 3D car le langage HTML/CSS ne m’intéresse pas et la 3D car c’est vraiment indigeste lorsque l’on en a jamais fait, et puis surtout les termes sont beaucoup trop techniques. On était plusieurs à avoir ce ressenti pour ces deux matières.
Mais en plus des professeurs, j’ai pu rencontrer des personnes incroyables durant ma formation, de tout âge et de milieux complètement différents. Il y a avait vraiment une ambiance bienveillante, car contrairement à la MANAA ou la Prépa où l’on candidate pour entrer dans des écoles spécifiques sur concours, il y a une concurrence entre les étudiants qui devient très vite toxique car des places d’admission sont en jeu, alors que là, étant donné que nous étions tous ici pour obtenir le diplôme à la fin de notre cursus, on s’entraidait énormément.
Il y a aussi un gros avantage tout de même en suivant une reconversion grâce à Transition Pro, c’est de pouvoir toucher son salaire actuel tout en ayant un statut étudiant car on bénéficie des remises et avantages Étudiants un peu partout. J’ai pu en profiter un maximum d’une part pour la Suite Adobe avec mon école, pour remplacer tout mon parc informatique personnel mais aussi faire partager mes réductions à mon entourage lorsque des remises pour étudiants s’appliquent.
La suite de l’article prochainement, dans une Partie 2…
Fille cachée de Piper Halliwell, il m’arrive de regretter de ne pas avoir hérité de son premier don, pour assouvir mes addictions, qui se résument en quelques mots : le binge watching sur Netflix et autres plateformes de perdition sérielles, dévorer les derniers Hoover/Martin Lugand/Ledig, rattraper mon retard monstrueux dans la Bollywoodsphere et enfin écrire !
Dans mes textes vous retrouverez : un brin d’humour, un zeste de passion et beaucoup de curiosité ! Et mais, ne frôlerait-on pas un huitième du génie d’Astier ? (Okay. Un centième ?).