Ce que j’ai pensé du pilote de Luna Nera
Luna Nera est une série dramatique italienne produite par Netflix. Basée sur le roman Le città perdute, de la trilogie Luna Nera de Tiziana Triana. La série est disponible sur Netflix France depuis le 31 janvier 2020.
Attention : spoilers concernant le premier épisode uniquement.
Histoire et Fantasy ont un enfant
La première scène donne vraiment le ton de la série : au XVIIe siècle, quatre sorcières découvrent treize cerfs morts sans raison apparente. La plus âgée, qui semble être la leadeuse, prend le cœur de l’un d’entre eux avant de partir. Ce passage est un peu gore, on voit bien le coeur qui est toujours en train de battre, le sang… La série est interdite aux moins de 16 ans après tout.
Les costumes et les décors sont extraordinaires, et pour quelqu’un qui n’a pas de doctorat d’Histoire, ils sont très convaincants je trouve. Les robes des femmes sont loin d’être parfaites, elles ont l’air de gratter et très inconfortables. Les vestes ont les manches attachées par des rubans et non cousues au veston. Chez les pauvres, les taies d’oreillers sont en toiles de jute et ils n’ont pas de couverture ou de draps. Dans les châteaux, les pièces sont grandes, en pierre, et les draps sont blancs et n’ont pas l’air de gratter. Les pots, les cuillères, les meubles… Tout est très réaliste et ne donne aucune impression d’anachronisme.
La fantasy entre dans la danse par petites touches, on ne se sent pas attaqué par sa présence. Depuis Game Of Thrones, la présence d’éléments fantastiques qui facilitent trop la vie des personnages, me gênent. Pourtant, j’adore Harry Potter ! Mais c’est vrai que tout est “facile” pour les sorciers, en ce qui concerne la vie quotidienne. Dans ce pilote, les éléments fantastiques ne sont pas forcés. Ils arrivent naturellement et n’ont pas à nous convaincre.
Ade, Pietro, un bébé mort et des sorcières
Ade est notre personnage principal. Nous la découvrons dans la seconde scène du pilote avec sa grand-mère, qui est sage-femme, en train d’aider une femme à accoucher. Elle pose sa main sur le ventre de la future maman et là, elle annonce de but en blanc “Il est mourant. Le bébé est en train de mourir.” Qui dit ça à une femme en train d’accoucher ?! Personne.
Panique à bord du côté de la grand-mère. Je me dis “Okay elle vient de révéler ses pouvoirs de sorcière à une dame de la noblesse, c’est la merde”. Alors, oui. Et non. Car en fait, elle ne sait pas qu’elle est une sorcière. Ah bon ? Pourtant j’avais l’impression que c’était normal.
Le personnage a des réactions illogiques face aux évènements. L’actrice aurait dû trouver dans son jeu, une façon de rendre ses réactions naturelles et réalistes pour nous, spectateurs. Elle passe en un claquement de doigts de paniquée à calme. Lorsqu’elle va au marché et que personne ne veut lui vendre quoique ce soit, elle ne paraît pas apeurée ou anxieuse. Quand elle découvre que sa grand-mère va être exécutée, au lieu de fuir car elle est en danger par association, elle tambourine à la porte de l’église. Est-ce un choix de la part de la réalisatrice ? Ou l’actrice n’arrive pas à nous donner une performance crédible ?
Passons au futur amoureux d’Ade. Ce n’est pas un spoiler, ils nous le balancent dès la dix-huitième minute. Pietro est un étudiant à l’université de Rome. Études de médecine ou de science, je n’ai pas encore bien compris. En tout cas, son professeur ne croit pas en la magie mais en la science ! Je trouve qu’avoir ce parallèle entre la science et la magie dans une série fantasy est très intéressant. En effet, Pietro dévoilera que le bébé est mort par étranglement à cause du cordon ombilical. Évidemment, personne ne le croit et la grand-mère d’Ade est quand même exécutée.
Nous revoyons les quatre sorcières du début à la fin de l’épisode, et je pense qu’elles auront une plus grande place par la suite !
Une image du Moyen-Âge
Aaah le Moyen-Âge ! Les gens sales, la misère, les maladies, les nobles dans leurs châteaux confortable, l’Eglise toute puissante. La cinématographie parvient à nous faire ressentir toutes ces choses avec ses couleurs grisâtres, sombres et ternes. Pourtant le contraste est parfaitement dosé et donne une profondeur de champ à chaque plan qui nous donne envie de marcher dans la ville. Seules les flammes des bougies apportent une touche orangée très pâle. Cette ambiance me donnait froid, me faisait chercher une grosse couverture en laine pour me couvrir alors qu’il faisait 20°C.
Le bûcher pour exécuter la grand-mère est sobre, simple, très représentatif de l’époque. Rien à voir avec ceux proposés par Hollywood, ce qui rend d’ailleurs la scène beaucoup plus réaliste. Après, voir le public grignoter en même temps que regarder la sorcière brûler… Ça fait très popcorn. La scène reste très belle, malgré des effets spéciaux bancals.
Luna Nera, une bonne surprise italienne !
J’ai été agréablement surprise par ce pilote. Je pense terminer la série. Chaque épisode dure environ 45 minutes et il y en a 6 au total dans cette première saison. Je ne pense pas les regarder d’affilée en une journée, car avec ce soleil à l’extérieur, je crois que je préfère profiter de la lumière pour faire mon puzzle !
Et vous, allez-vous vous laisser envoûter par Luna Nera ?
Dans un grand chaudron, mélangez une bonne poignée d’influence Disney, une pincée d’humour noir, plus de 500 kilos de livres, un soupçon d’arc-en-ciel, les lunettes d’Harry Potter, vos codes Netflix et un panier de curiosité jamais satisfaite, et j’apparaîtrais comme par magie!
2 commentaires
Zoé
Toujours là pour aider 🤣
Renimaow
Encore une série que je ne regarderais pas, merci de m’avoir fait gagner du temps Zoé 😂