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Le Bonheur n’a pas de rides : un engouement justifié ?

Choisir un livre…cela paraît simple, dit comme ça, mais cela s’avère être finalement un exercice relativement difficile.
Comment s’y prendre ? Doit-on se laisser séduire par sa couverture ? Son auteur ? Sa quatrième de couverture ? Ou bien, doit-on seulement écouter le bouche à oreilles ?

Je fais partie de la team « Je lis les commentaires Amazon, avant de me décider !« . Pas mieux, vous me diriez.
Je jette finalement mon dévolu sur l’œuvre d’Anne Gaëlle Huon : Le Bonheur n’a pas de rides, classée dans les meilleures ventes du site.

Notée 4,3 étoiles sur 5, et valorisée par plus de 580 commentaires, je m’attendais à me régaler. Est-ce le cas ? Oui et non. Je vous explique pourquoi.

Une auteure à la particularité singulière…

Anne Gaëlle Huon est une écrivaine au succès grandissant.
En 2014, elle quitte la France pour New York, en famille. Cette aventure personnelle, est à l’origine d’une aventure professionnelle d’envergure : l’écriture.
Elle signe le début de son triomphe – chez Albin Michel – avec Le Bonheur n’a pas de rides en 2017, puis Même les méchants rêvent d’amour en 2019.

La particularité de l’auteure ? Son affection pour les dames âgées.
Toutes ses héroïnes font partie du troisième âge, et c’est un détail qui a son importance à mes yeux. Je pense que si je l’avais su, en faisant quelques recherches, je n’aurais pas acheté ce livre.
Complètement à tort, car il est toujours bien de sortir de sa zone de confort, et surtout de ne pas polluer son esprit de préjugés. Mais en toute sincérité, je l’aurais laissé de côté. Tout simplement parce que j’ai le besoin de pouvoir m’identifier facilement au personnage principal de l’histoire. C’est ici que réside grandement mon plaisir de lecture : dans ma capacité de projection dans le récit conté… Donc autant vous dire que là, c’était plutôt mal barré !

Le pitch…

Paulette, 85 ans, a déjà tout planifié pour ses vieux jours : feindre la sénilité pour obliger son fils à la placer dans une maison de retraite luxueuse, dans le Sud de la France.
Dans son plan, une faille : sa belle-fille. Cette dernière contrecarre ses projets, en l’envoyant dans une auberge de campagne perdue au milieu de nulle part.
La nouvelle pensionnaire est déterminée à quitter ce trou. Pour parvenir à ses fins, la vieille dame ne manque pas d’imagination, en se montrant absolument odieuse et détestable avec les résidents qui l’entourent.
Mais c’est oublier que les rencontres ont cette magie dont on ne se lasse pas…Elles vous bouleversent et changent une vie !

© Jaïne & Co

Un décor bucolique séduisant…

Étant une amoureuse de la nature ainsi qu’une grande adepte de la vie à la campagne, je ne peux qu’être conquise par l’écrin dans lequel nous immerge l’auteure.
On sent au fil des pages son attachement au terroir français et à son art de vivre : fermez les yeux, c’est comme si vous y étiez.

Des personnages forts et attachants…

Autant j’ai eu beaucoup de mal à m’attacher à Paulette, autant les autres résidents de l’auberge m’ont enchantée instantanément.
Monsieur Georges, vieil homme romantique plein de malice. Monsieur Yvon – gérant de l’établissement – au grand cœur ; ou encore Juliette, jeune femme rêveuse un brin poète : tous m’ont cueillie et beaucoup touchée.

Pour Paulette, j’ai personnellement attendu les derniers chapitres pour y déceler toute sa complexité et son humanité.
Ce manque de connexion avec l’héroïne principale a pu freiner ma lecture, quelques fois. Cela fait partie de mes regrets et confirme mes craintes initiales.


« J’aime les histoires où les vieilles dames nous disent que le meilleur reste à venir.« 


De belles idées…

La plume d’Anne Gaëlle Huon a retenu mon attention à plusieurs égards, notamment à travers des idées brillantes et douces, qu’elle souffle à ses personnages.

Plusieurs romances sont entremêlées. Certaines sont passées, d’autres actuelles, timides ou seulement envisagées.
J’aime cette idée que l’amour n’a pas d’âge, ni de règles. Tout comme les différentes formes qu’elle lui donne. On se plaît à imaginer tous ces gens s’aimer.

« Le jeu de la bienveillance » m’a particulièrement interpellée.
À pratiquer en famille, ou entre amis, l’objectif est simple : écrivez les prénoms des membres du groupe concerné, sur des petits papiers. Mélangez-les. Chacun pioche un papier, tout en conservant l’anonymat du prénom tiré. À partir de ce moment, vous devez par le biais d’un mot, d’un acte ou d’une attention ; illuminer (au moins une fois par jour) le quotidien de l’heureux élu sélectionné au hasard.
C’est tout bête, mais redoutablement efficace en termes de bien-être.

Le carnet des « J’aime, J’aime pas ».
Juliette – serveuse à l’auberge – tombe sur un petit carnet empli de notes mystérieuses, lors d’une virée à la bibliothèque. Quelqu’un a pris le soin d’y indiquer tout ce qu’il aime ou n’aime pas dans la vie.
Ces quelques lignes qui parsèment le livre sont de véritables parenthèses positives – parfois un brin poétiques, qui vous feront sourire.

Conclusion ?

Je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé ce livre. Cela serait mentir et ne pas faire honneur à l’originalité, la créativité et l’écriture de l’auteure. On passe un très bon moment avec Paulette et les autres résidents, mais cela ne correspond pas totalement à la dynamique que je recherche dans un livre.
Ce processus d’identification m’a cruellement manqué, cependant j’ai été agréablement surprise par les propositions d’Anne Gaëlle Huon, tout comme captivée par son invitation à envisager la vie des seniors autrement.
La lire, c’est se rendre compte de tout ce que l’on a à apprendre de nos aînés.

Et toi, tu connais ? Qu’en as-tu pensé ?

Un commentaire

  • Marine

    Merci pour ce partage. Tu m’as donné envie de lire le livre. Peut-être lorsque je passerai par Gilbert Joseph à St Michel… dans un temps plus favorable aux déplacements !

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