Freud, une série biopic à la hauteur du personnage ?
En mars 2020, Netflix propose à ses abonnés – Freud – une série allemande/autrichienne retraçant la vie de l’éminent Sigmund Freud ; neurologue et psychanalyste mondialement reconnu.
Particulièrement intéressée par la psychanalyse, et curieuse d’en savoir plus sur l’homme, je lance le visionnage. Quelle erreur…
Des débuts encourageants…
Vienne, 1886 : le jeune Sigmund Freud fait ses premiers pas en tant que neurologue psychanalyste. Nous le découvrons aux prémices de ses travaux concernant l’hypnose – Chouette ! On adore ça ! – peu pris au sérieux autant par ses congénères que par la société.
Un meurtre sanglant, une disparition d’enfant : une série d’événements violents vient perturber le quotidien de la population.
Ce sont ces crimes ainsi que les rencontres avec la médium Fleur Salomé et le policier Alfred Kiss, qui vont bouleverser la vie de Freud en donnant de l’ampleur et de la crédibilité à ses découvertes.
L’essentiel mis au placard…
Très vite, le scénario s’éloigne dangereusement de l’intérêt principal de la série : la psychanalyse.
Les patients passent au second plan, délégués à la place de figurants. Les cas sont survolés, dévalorisés. On n’apprend rien : ni sur la complexité du cerveau et de l’humain, ni sur les mécanismes de l’hypnose, ses bienfaits, ses limites. Nada. Le néant.
On se surprend à tenir bon face au vide, caressant l’espoir de voir un twist dans la narration. En vain. Notre soif de connaissances en la matière ne sera pas abreuvée.
Même les conflits politiques entre l’Autriche et la Hongrie sont jetés aux oubliettes. Tout se joue en arrière-plan. On nous distribue quelques bribes d’informations, par ci par là, histoire de – mais cela reste insuffisant pour sauver le navire.
Du sexe et de la violence pour masquer l’inconsistance de l’œuvre…
Je n’ai rien contre les productions qui usent de la violence et de la sexualité dans leurs œuvres. Ces éléments font partie de la vie, il est donc normal et bien de les inclure dans une narration.
Par contre, cela m’irrite tout particulièrement lorsque ces aspects composent 80% du programme visionné, de manières totalement superficielle et injustifiée.
Masquer le vide abyssal du contenu à travers ce genre de scènes – ici complètement WTF d’ailleurs – non, je ne comprends pas. Vous pensez que cela nous fera rester plus longtemps ? Non. Cela en devient barbant, voire malaisant par moment.
Les scènes d’affront sont globalement gores et gratuites. Les scènes charnelles sont dépourvues d’affects, d’esthétisme, de désir…
Même là, c’est décevant.
Biopic or not biopic ?
Pour répondre à cette question, il faudrait s’adresser à des spécialistes de Sigmund Freud.
Cependant, après quelques recherches, il semblerait que cette série soit quand même majoritairement une vaste plaisanterie.
C’est à croire que les producteurs/réalisateurs ont seulement cherché le nom d’un illustre personnage « tendance », nous donnant envie de regarder leur thriller. Je vois ça d’ici : « Karl Lagerfeld ? Non, trop tôt. Einstein ? Non, déjà vu. Freud ? Yes ! Banco !« .
Bref, vous l’aurez compris, si vous cherchez une production sérieuse nourrissant votre curiosité concernant l’homme en question : oubliez ! Vous perdrez huit fois cinquante minutes de votre vie. Et croyez moi, c’est long !
On termine le visionnage avec beaucoup d’amertume et d’incompréhension. Pourquoi ? Que vous a donc fait ce pauvre médecin, pour en peindre un portrait si insipide et simpliste ?
Qu’ai-je retenu de l’œuvre ? – Hormis qu’un humain sans sourcils, c’est vraiment immonde ? (Oui nous en sommes là…). – Pas grand chose, et je le regrette.
Pour l’instant, Freud n’a pas été renouvelé pour une seconde saison.
La critique étant particulièrement acerbe la concernant, il n’est pas dit que la renommée du personnage soit suffisante.
Verdict de Netflix dans les prochaines semaines…
Et toi, tu l’as vue ? Qu’en as-tu pensé ?
Fille cachée de Piper Halliwell, il m’arrive de regretter de ne pas avoir hérité de son premier don, pour assouvir mes addictions, qui se résument en quelques mots : le binge watching sur Netflix et autres plateformes de perdition sérielles, dévorer les derniers Hoover/Martin Lugand/Ledig, rattraper mon retard monstrueux dans la Bollywoodsphere et enfin écrire !
Dans mes textes vous retrouverez : un brin d’humour, un zeste de passion et beaucoup de curiosité ! Et mais, ne frôlerait-on pas un huitième du génie d’Astier ? (Okay. Un centième ?).
2 commentaires
Zoé
Je comptais regarder… Je vais passer mon chemin !
Eléonore
Tout a fait d’accord avec cette description. D’ailleurs j’ai pas tout compris !
Merci d’avoir exprimé ce que je ressentais !