Relation Au Corps : 50 ans ? Et alors ?
Tout l’été, Jaïne&Co vous proposait de découvrir plusieurs témoignages de femmes, exprimant à cœur ouvert la relation qu’elles entretiennent avec leur corps.
Aujourd’hui, nous clôturons ce dossier avec Valérie et Véronique, deux quinquagénaires qui – j’en suis sûre – vous feront comprendre que l’âge n’est finalement qu’une étiquette sociale, dont l’importance n’a de poids que si vous focalisez dessus…
Team Jaïne&Co : Vous souvenez-vous de la relation que vous entreteniez avec votre corps durant l’adolescence ? Était-elle conflictuelle ou sereine ?
Valérie : J’étais très complexée (acnée, du mal à trouver mon style vestimentaire et ce, jusqu’à l’arrivée au lycée). Le lycée a été synonyme d’émancipation, de prise de confiance en moi, d’ami(e)s… Tout allait mieux.
Véronique : Oui, je me souviens que je ne l’aimais pas. Je trouvais mes cuisses énormes, de plus le regard de ma mère et ses paroles faisaient que je ne pouvais pas m’accepter.
Team Jaïne&Co : À l’âge adulte comment cette relation a évolué ?
Valérie : Une relation petit à petit plus sereine et confiante, au fil du temps et des relations amoureuses et amicales.
Véronique : Toujours pas évidente pour moi aujourd’hui, les mots entendus petite, sont toujours ancrés en moi.
Team Jaïne&Co : Pensez-vous que la société ou votre entourage a eu un impact important dans la vision de votre enveloppe corporelle ? En quel sens ?
Valérie : Mon entourage familial a eu un impact assez négatif et important sur cette vision. Je ne peux expliquer pourquoi…fille unique trop couvée peut-être. Mon entourage amical et amoureux a eu un impact beaucoup plus positif de par le retour verbal et comportemental qu’ils pouvaient m’offrir.
Véronique: Oui absolument et comment… Si on n’est pas aimé par ses parents, comment arriver à s’aimer soi même ?!
Team Jaïne&Co : Vous êtes toutes deux Mamans, comment avez-vous vécu les transformations corporelles générées par la grossesse ? Était-ce un moment difficile ou au contraire, particulièrement heureux ?
Valérie : J’ai eu la joie de porter deux enfants et je ne me suis jamais sentie aussi bien et belle qu’à ces deux moments.
Véronique : J’ai eu 4 enfants et pour moi ça a été que du bonheur. Je me sentais invincible et tellement forte, rien ne pouvait m’arriver.
Team Jaïne&Co : Peu importe l’âge, on ne peut s’empêcher de songer au temps qui passe. Comment accueillez-vous les années ? Avec angoisse ou tendresse ?
Valérie : Je vois que je vieillis surtout sur les photos : ma peau, mes mains, mes rides mais je ne m’en offusque pas. Je l’accepte. Je redoute juste le moment où les séquelles de mon accident me feront souffrir et me diminueront.
Véronique : Je dois admettre que ça dépend des jours. Parfois j’ai peur de me voir diminuer dans mes facultés, de perdre mon autonomie, de devenir dépendante des autres, d’être un poids. Côté physique, je dois dire que je fais tout pour faire reculer le temps. Je ne me trouve pas jolie physiquement, alors je sais que ça sera pire après.
Team Jaïne&Co : Selon vous quels préjugés subissent les femmes de 50 ans ou plus ? Souffrez-vous de ces idées reçues ou vous amusent-elles ?
Valérie : Je n’ai aucune idée des préjugés que les femmes de 50 ans subissent et n’y prête pas attention. Surtout si ce sont des “ondes” négatives.
Véronique : Je dois admettre que pour l’instant, je m’en moque.
Team Jaïne&Co : Quelle image avez-vous de vous aujourd’hui ?
Valérie : Mon image me plaît. Je sens que je plais encore. Je me fais fort d’entretenir cette image pour moi, mon entourage proche mais aussi en société.
Véronique : Cela pourrait être pire, j’ai la chance d’avoir la santé, c’est très important. Je bosse beaucoup sur mon développement personnel pour arriver enfin à m’accepter et à m’aimer.. Le chemin est long, difficile et très douloureux.
Team Jaïne&Co : Quel(s) détail(s) physique(s) préférez-vous chez vous ? Pourquoi ?
Valérie : Mes yeux (couleur vert : rare), ma bouche (assez pulpeuse) et ma silhouette.
Véronique : Je dirais ma silhouette parce que c’est vague, c’est un ensemble.
Team Jaïne&Co : A contrario, lequel vous complexe le plus ? Pourquoi ?
Valérie : Mes cernes. Mes seins…trop petits mais ma foi qui tiennent !
Véronique : Oh mon dieu, la liste est trop longue. Mais je dirais quand même mes seins, ma mère est passée par là…
Team Jaïne&Co : Quelles méthodes, quels dispositifs (ou autres) invoquez-vous pour vous sentir bien autant dans votre corps que dans votre esprit ?
Valérie : Le yoga, la méditation, la lecture, le dessin.
Véronique : Le sport, la marche, la lecture, le développement personnel, la médiation, mes enfants et petits enfants, les sorties entre copines.
Team Jaïne&Co : Quel(s) message(s) aimeriez-vous faire passer à des générations plus “jeunes” ?
Valérie : Bien que l’image soit importante, l’essentiel est d’être solaire, souriant, avenant, patient. Des qualités que les autres apprécient beaucoup. Si vous n’êtes pas bien dans votre peau, essayez de trouver des conseils pro ou dans l’entourage assez rapidement pour ne pas perdre confiance, ou pour ne pas perdre de temps.
Véronique : Vivez l’instant présent, prenez soin de vous et de votre âme. L’apparence n’est qu’une image, trop importante de nos jours à mon goût. Il faut être en harmonie avec son corps, son cœur et son âme. Vivez pour vous et pas pour ce que pensent les autres de vous. Aimez mais ne soyez pas dépendant(s) de l’autre, chacun doit avoir sa liberté.
Un grand merci à Véronique et Valérie pour ces témoignages poignants. Merci pour votre confiance, votre patience ainsi que votre bienveillance.
Merci à toutes celles qui – à travers ces portraits – se sont livrées à nous/vous. Vous êtes belles, inspirantes…qu’il était bon de vous lire !
Fille cachée de Piper Halliwell, il m’arrive de regretter de ne pas avoir hérité de son premier don, pour assouvir mes addictions, qui se résument en quelques mots : le binge watching sur Netflix et autres plateformes de perdition sérielles, dévorer les derniers Hoover/Martin Lugand/Ledig, rattraper mon retard monstrueux dans la Bollywoodsphere et enfin écrire !
Dans mes textes vous retrouverez : un brin d’humour, un zeste de passion et beaucoup de curiosité ! Et mais, ne frôlerait-on pas un huitième du génie d’Astier ? (Okay. Un centième ?).